Des traders financiers travaillent à leurs bureaux chez CMC Markets
par Diana Mandia
Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi, les investisseurs optant pour la prudence alors que la date limite pour parvenir à un accord sur les droits de douane américains approche et que les discussions commerciales reviennent sur le devant de la scène.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,33% à 7.665,91 points. À Francfort, le Dax a reculé de 0,44% et à Londres, le FTSE 100 a abandonné 0,43%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini en baisse de 0,31%, le FTSEurofirst 300 de 0,46% et le Stoxx 600 de 0,37%.
Le CAC 40 et le Stoxx 600 ont gagné 3,8% et 6,7% respectivement au cours du premier semestre, en dépit des annonces chocs du président américain Donald Trump en avril concernant des droits de douane massifs à l'encontre de ses principaux partenaires commerciaux.
Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, est attendu mardi à Washington afin de poursuivre les négociations sur les droits de douane avec l'administration américaine, qui a fixé au 9 juillet la date butoir pour un accord commercial sous peine d'une augmentation des surtaxes sur les biens importés de l'UE, des médicaments aux véhicules.
Bruxelles a toutefois voulu préciser lundi que la règlementation numérique européenne ne serait pas modifiée dans le cadre des pourparlers commerciaux, alors que Washington estime qu'elle cible injustement les entreprises technologiques américaines.
Les investisseurs sont également à l'affût de tout signe de prolongation du délai de négociation, mais le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a averti lundi que les pays pourraient encore être confrontés à des droits de douane nettement plus élevés le 9 juillet, même s'ils négocient de bonne foi, ajoutant que toute prolongation éventuelle serait du ressort du président Donald Trump.
Le conseiller économique de la Maison blanche, Kevin Hassett, a annoncé une reprise des négociations avec le Canada après qu'Ottawa a annulé sa taxe sur les services numériques, qui avait servi de prétexte à Donald Trump pour mettre fin aux discussions entre les deux voisins vendredi dernier.
Au-delà de la politique commerciale, les investisseurs surveillent le forum annuel de la Banque centrale européenne (BCE) qui se tient cette semaine à Sintra, au Portugal, et attendent mardi la publication des chiffres préliminaires de l'inflation dans la zone euro pour le mois de juin après que ceux de l'Allemagne ont montré un ralentissement inattendu.
VALEURS
A Paris, Worldline a rebondi de 15,6% après avoir dégringolé vendredi avec l'ouverture d'une enquête de la justice belge sur une filiale locale.
Gecina a pris 1,4% après que Deutsche Bank a relevé sa recommandation sur la valeur à "acheter" contre "conserver".
Ailleurs en Europe, les entreprises d'énergie renouvelable ont réculé, les investisseurs surveillant l'évolution du projet de loi sur les réductions d'impôts et les dépenses aux États-Unis, qui pourrait supprimer progressivement les crédits d'impôts pour le solaire, l'éolien et l'énergie d'ici à 2028.
Vestas VWS.CO a perdu 7,9%, EDP Renovaveis 4,2%, et Orsted 3,7%.
A WALL STREET
A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,31%, le Standard & Poor's 500 de 0,15% et le Nasdaq Composite de 0,12%.
LES INDICATEURS DU JOUR
L'inflation a ralenti à 2% en Allemagne en juin, montrent les données préliminaires publiées lundi par l'Office fédéral de la statistique, contredisant les prévisions d'une légère augmentation des pressions sur les prix.
Les ventes au détail ont pour leur part chuté de manière inattendue en mai sur un mois dans la première économie de la zone euro, ce qui a douché les espoirs sur la croissance du pays au deuxième trimestre.
Au Royaume-Uni, l'économie a accéléré de 0,7% au premier trimestre de 2025, comme attendu par les économistes interrogés par Reuters et confirmant une estimation préliminaire, selon les chiffres publiés vendredi par l'Office national de la statistique (ONS).
Dans la zone euro, la croissance des prêts aux entreprises a ralenti en mai, selon les données publiées lundi par la Banque centrale européenne (BCE).
CHANGES
Le dollar s'est déprécié lundi pour atteindre son niveau le plus bas depuis près de quatre ans par rapport à l'euro, alors que les marchés renforcent leurs paris sur une réduction plus rapide que prévu des taux d'intérêt par la Réserve fédérale (Fed).
Le billet vert perd 0,49% face à un panier de devises de référence, tandis que la monnaie européenne avance de 0,4% à 1,1766 dollar.
TAUX
Les rendements des obligations de la zone euro ont été plutôt stables lundi.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini presque inchangé à 2,5960%. Le deux ans a reculé de près d'un point de base à 1,8570%.
Aux Etats-Unis, les rendements sont en légère baisse, les investisseurs se concentrant sur la série de données économiques prévues cette semaine et sur les attentes croissantes d'une accélération du rythme d'assouplissement de la politique monétaire de la Fed.
Le rendement des Treasuries à dix ans recule de 2,4 points de base à 4,2592%. Le deux ans perd 0,9 point de base à 3,7315%.
PÉTROLE
Les prix du pétrole reculent sur fond de désescalade des tensions au Moyen-Orient et de prévisions de hausse de la production de l'Opep+ en août.
Le Brent cède 0,28% à 67,58 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,21% à 64,73 dollars.
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)
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