
( Belga / ERIC LALMAND )
Le tribunal de commerce de Belfort a validé mardi la cession de la société McPhy, qui conçoit et fabrique des électrolyseurs destinés à produire de l'hydrogène vert, à l'entreprise belge John Cockerill Hydrogen, qui va reprendre 51 salariés, soit plus de 70% des effectifs.
McPhy compte actuellement 71 salariés, dont 60 à Belfort et Grenoble.
Avec cette reprise, John Cockerill "souhaite créer un +champion mondial de l'hydrogène+, en développant un nouveau produit, le +stack MoJo+, fruit de la combinaison des expertises technologiques et industrielles de John Cockerill Hydrogen et de McPhy Energy ", est-il indiqué dans le jugement, consulté par un journaliste de l'AFP.
Les deux entreprises développent des technologies d'électrolyse différentes.
La cession s'élève à 600.000 euros selon le jugement, qui confirme par ailleurs l'intention du repreneur d'utiliser la "gigafactory" de Foussemagne (Territoire de Belfort), inaugurée en 2024, "pour l'assemblage du nouveau stack, en complément du site de John Cockerill Hydrogen à Aspach" (Haut-Rhin).
L'usine belfortaine s'étend sur 22.000 m2 et dispose d'un terrain de huit hectares.
Ce projet est estimé à 65 millions d'euros. Pour le financer, John Cockerill touchera une partie des subventions relatives au projet important d'intérêt européen commun (Piiec) hydrogènes, fléchés vers McPhy. L'entreprise française devait toucher 114 millions d'euros, dont 29 ont déjà été débloqués, soit environ le prix de l'usine belfortaine. Selon une source proche du dossier, John Cockerill doit récupérer 50 millions d'euros de la somme restante.
"Cette annonce est une excellente nouvelle pour les salariés et l'ensemble de la filière hydrogène du Territoire de Belfort", a commenté Damien Meslot, président LR de la communauté d'agglomération du Grand Belfort (GBCA). John Cockerill est "une société solide", qui a "une dimension et une assise qui vont permettre de rassurer les clients et d'accéder à de nouveaux marchés", a-t-il ajouté.
"La décision du tribunal permet de sauver l'essentiel: l'activité et l'emploi sur le site de l'Aéroparc de Fontaine" (l'usine de Foussemagne, NDLR), a salué Christophe Grudler, député européen MoDem, qui suit les questions d'énergie. "L'expertise et la maturité de John Cockerill, notamment grâce à son usine alsacienne d'Aspach, permettront de redresser, de stabiliser et de développer les activités du site de Fontaine", a-t-il jugé.
Le groupe John Cockerill est présent dans les secteurs de la défense, de l'énergie, de la sidérurgie ou encore de l'hydrogène. Il compte 8.000 salariés dans le monde, dont 1.800 en France.
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