La ministre relance cette question à l'approche du débat sur le budget 2026. Sa proposition avait déjà provoqué une polémique l'année dernière.

Agnès Pannier-Runacher à Paris, le 2 juillet 2025. ( AFP / LUDOVIC MARIN )
"Il n'y a aucune raison pour que les Français payent deux fois plus de taxes sur l'électricité produite en France que sur le gaz importé". La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a relancé vendredi 4 juillet sa proposition d'augmenter la fiscalité sur le gaz, tout en baissant celle sur l'électricité, très décarbonée en France grâce au nucléaire.
"Une solution décarbonée ne devrait jamais être davantage taxée. Je propose que nous baissions la fiscalité sur l'électricité en augmentant celle sur le gaz", a déclaré Agnès Pannier-Runacher dans un entretien au quotidien Le Monde , au jour de l'annonce d'un nouveau ralentissement de la baisse des émissions de gaz à effet de serre en France .
"Il n'y a aucune raison pour que les Français payent deux fois plus de taxes sur l'électricité produite en France que sur le gaz importé", a poursuivi la ministre, à la veille du grand bras de fer budgétaire, déjà marqué l'an dernier par une polémique autour de cette question. En octobre, sa proposition d'augmenter la fiscalité sur le gaz, rejetée par Matignon et Bercy, avait provoqué une cacophonie gouvernementale sur ce sujet sensible depuis la sortie du bouclier tarifaire sur le gaz, mis en place pendant la crise énergétique à partir de fin 2021.
"Juste socialement et efficace climatiquement"
Rendre l'électricité plus compétitive face au gaz par la fiscalité "faciliterait le changement de mode de chauffage et ce serait à la fois juste socialement et efficace climatiquement ", a ajouté la ministre.
La forte consommation de gaz et de chauffage, sous l'effet d'un hiver plus frais, est l'une des premières causes de la stagnation des émissions de gaz à effet de serre en France (+0,2% au premier trimestre), aggravant le retard du pays sur ses objectifs climatiques.
La proposition de la ministre macroniste intervient aussi au lendemain de sa passe d'arme avec son collègue Les Républicains Bruno Retailleau, dont elle a étrillé une tribune réclamant l'arrêt des subventions à l'éolien et au photovoltaïque . "Depuis quelques mois, la droite et l'extrême droite voudraient balayer tout ce qui a été construit avec le président de la République, Emmanuel Macron, en répétant que l'écologie est un danger", a-t-elle estimé.
Elle dénonce "du populisme, du court-termisme électoral déguisé en soi-disant 'bon sens' qui protégerait les classes populaires et la ruralité". Pour la ministre, "cela expose les Français aux dangers du changement climatique et affaiblit la position de la France face à nos fournisseurs de gaz et de pétrole qui ne sont pas toujours des Etats alliés, comme la Russie, les Etats-Unis, l'Algérie ou des pays du Moyen-Orient".
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