Quand Elon Musk et Tesla jouent à « qui perd perd » information fournie par Investir 09/06/2025 à 13:00
En se brouillant avec Donald Trump, Elon Musk risque gros. Après avoir terni son image auprès des acheteurs de Tesla en étant l'un des proches de Donald Trump, la guerre ouverte avec le président va le priver des avantages qu'il pouvait espérer tirer de cette proximité.
Les vents ont tourné. Saluée comme une valeur Trump juste après l'élection du candidat républicain en novembre lorsque celui-ci ne s'était pas encore brouillé avec les marchés, handicapé ensuite par cette amitié encombrante à mesure que l'impopularité du président, en particulier en Europe, pesait sur les ventes de Tesla, la société d'Elon Musk est maintenant affectée par la guerre ouverte entre l'homme d'affaires et le dirigeant politique depuis que le premier a qualifié « d'abomination répugnante » le projet de loi budgétaire porté par son ex-meilleur ami, dont une des mesures consiste à supprimer une partie des aides à l'achat de véhicules électriques.
L'action Tesla, qui avait ainsi repris de la hauteur (+53% entre le 22 avril et le 29 mai) depuis l'annonce par Elon Musk qu'il allait à nouveau se consacrer à ses affaires plutôt qu'aux coupes dans les dépenses gouvernementales, a reperdu plus de la moitié du terrain gagné avec, notamment, une chute de plus de 14% jeudi.
3,2 milliards de bénéfice menacés
Que faut-il en penser maintenant ? Même si Donald Trump a l'habitude de revenir en arrière, le mal semble être fait. Elon Musk, et par ricochet Tesla, semblent avoir « tout faux » après avoir eu « tout bon ». Son image pro-Trump et d'extrême-droite risque de continuer à détourner les acheteurs, plutôt de gauche ou libéraux, de Tesla aux Etats-Unis ou en Europe (les ventes ont longé de 67% sur un an en France en mai par rapport à 2024) et, à l'inverse, il ne peut plus tirer parti de sa proximité avec Donald Trump pour obtenir des aides ou des mesures favorables du gouvernement. Les analystes de JPMorgan ont estimé qu'en ajoutant la suppression des aides à l'achat et une loi remettant en cause la législation favorable existant en Californie, ce sont 3,2 milliards de dollars de bénéfice qui pourraient s'évaporer cette année.
Nous estimons qu'il est préférable de couper ses positions. Même si l'action s'inscrit en hausse à l'ouverture du Nasdaq ce vendredi, le titre pourrait, au moins, retomber dans la zone des 225 dollars qui correspond aux plus bas touchés à trois reprises cette année. Vendre.
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