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Retraites: refusant un échec "si près du but", Bayrou reçoit les partenaires sociaux
information fournie par AFP 24/06/2025 à 13:02

Le Premier ministre français François Bayrou s'exprime lors d'une conférence de presse à l'Hôtel de Matignon à Paris le 24 juin 2025 ( AFP / Alain JOCARD )

Le Premier ministre français François Bayrou s'exprime lors d'une conférence de presse à l'Hôtel de Matignon à Paris le 24 juin 2025 ( AFP / Alain JOCARD )

Le Premier ministre François Bayrou, encouragé par Emmanuel Macron, a commencé mardi à recevoir les partenaires sociaux dans une tentative de la dernière chance de surmonter les blocages sur les retraites après l'échec lundi soir du conclave qu'il avait initié.

"Je ne peux pas accepter sans réagir qu'on se satisfasse d'échouer si près du but", a déclaré M. Bayrou depuis Matignon lors d'une courte prise de parole à 07H00, quelques heures après le constat d'un "échec" du conclave qui est également un revers pour la méthode de dialogue social qu'il prônait.

Selon lui, une "voie de passage" est encore possible.

Depuis Oslo, le président de la République a "encouragé ardemment" les partenaires sociaux "à savoir aller au-delà des désaccords qui persistent et à trouver ensemble une solution qui soit bonne pour le pays". "Je pense que le Premier ministre a tout à fait raison de s'engager et d'insister sur l'importance d'un accord", a souligné Emmanuel Macron.

Vers midi, les dirigeants de la CFDT et de la CFTC, Marylise Léon et Cyril Chabanier, sont arrivés à Matignon pour leur rendez vous avec le Premier ministre, auquel la CFE-CGC participe, a constaté l'AFP.

Catherine Vautrin et Astrid Panosyan-Bouvet, les deux ministres en charge du Travail, étaient également présentes.

"Il y a des bruits de couloir comme quoi on serait peut-être réinvités à une dernière réunion vendredi", mais "ce sera sans nous", a indiqué Cyril Chabanier à son arrivée. "On ne retournera pas à la table des négociations", a-t-il ajouté.

Le patron du Medef, Patrick Martin, doit être reçu à 13h45, et celui de la CPME, Amir Reza-Tofighi, est attendu à 20h00 mardi.

Le conclave qui a échoué mardi était le fruit d'un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement lors du vote du budget 2025. Et le Premier ministre s'était engagé à en présenter les conclusions devant le Parlement.

FO et la CGT, qui étaient sorties très rapidement des discussions du conclave, n'ont pas été invitées à Matignon mardi, malgré la demande sur RMC de la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.

Mardi matin, la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon s'est dite d'accord pour "avoir cette explication de texte" à Matignon, "qui ne soit pas un règlement de comptes".

Mais "on ne va pas être en négociation avec le Premier ministre", a-t-elle averti sur TF1 .

Le président du Medef Patrick Martin a de son côté estimé sur France Info "qu'on n'est pas loin d'un accord".

Selon M. Martin, l'un des principaux points d'achoppement avec les syndicat est le dispositif des carrières longues, qui permet de partir plus tôt que l'âge légal si on a commencé à travailler tôt - et que le patronat voulait restreindre pour financer entre autres des mesures en faveur des femmes.

"Au motif qu'ils ont fait des stages, le système permet aujourd'hui à de gens de partir plus tôt que l'âge légal alors qu'ils ont exercé des métiers qui ne sont pas éprouvants", a-t-il expliqué.

"Il y a là une poche financière et en définitive, ça réparerait une iniquité. Donc la voie de passage, elle existe", a estimé le président du Medef. "Si l'objectif, c'est que 50% d'une classe d'âge parte avant l'âge légal, ça ne marchera pas", a-t-il ajouté.

Tard lundi soir, à l'issue d'une ultime séance de négociations, syndicats et patronats se sont renvoyés la responsabilité de l'impasse.

- "Pas décisif" -

Le principal désaccord tournait autour de la finalité d'une reconnaissance de l'usure professionnelle: les syndicats y voient une perspective de départ anticipé à la retraite, le patronat privilégie d'autres pistes, telles la prévention ou la reconversion.

"De nombreux points d'accord étaient sur le point d'être actés sur le sujet si important d'une amélioration des calculs de retraite des mères de famille, sur l'âge auquel on peut partir à taux plein, sur un certain nombre de principes de financement", a énuméré François Bayrou qui a aussi évoqué le transfert de la gouvernance du système de retraite aux partenaires sociaux.

Et il s'est satisfait d'un "pas décisif": le fait que "le principe des règles d'âge pour garantir l'équilibre financier de notre système de retraite" ait été "reconnu par tous". La question de revenir sur le départ à la retraite à 64 ans avait vite été balayée. A l'issue du conclave, cette mesure phare, et impopulaire, de la réforme Borne de 2023 sera donc toujours en vigueur pour les salariés nés à partir du 1er janvier 1968.

- "Voie de passage" -

Premier secrétaire du Parti socialiste français de gauche (PS), Olivier Faure assiste à une conférence de presse des associations françaises et des partis de gauche pour reconnaître l'État palestinien comme une nation souveraine, à Paris, le 17 juin 2025 ( AFP / JULIEN DE ROSA )

Premier secrétaire du Parti socialiste français de gauche (PS), Olivier Faure assiste à une conférence de presse des associations françaises et des partis de gauche pour reconnaître l'État palestinien comme une nation souveraine, à Paris, le 17 juin 2025 ( AFP / JULIEN DE ROSA )

François Bayrou joue gros sur ce dossier.

La France insoumise a appelé les autres groupes de gauche à se joindre à une motion de censure contre son gouvernement.

"Si le Parlement n'est pas saisi, si nous n'avons pas la possibilité de déposer des amendements qui permettraient de définir quelles seraient les conditions d'un retour à l'équilibre en échange d'un retour à 62 ans, effectivement, nous irons vers la censure", a averti le premier secrétaire du PS Olivier Faure.

Mais en l'absence des voix du Rassemblement national qui a prévenu qu'il ne s'y associerait pas, le gouvernement semble assuré de se maintenir. Avant d'affronter les débats budgétaires encore plus périlleux, cet été et à l'automne.

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12 commentaires

  • 12:06

    les dés étaient deja pipé n'est ce pas bayrou


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