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Quand les économistes cherchent à nous sortir d’affaires
information fournie par Le Cercle des économistes 07/07/2025 à 09:56

Jean-Paul Betbèze
Jean-Paul Betbèze

Jean-Paul Betbèze

JPBetbèze

économiste

http://www.jpbetbeze.com/

(Crédits: Adobe Stock)

(Crédits: Adobe Stock)

Pendant trois jours, du 3 au 5 juillet, des dizaines de chercheurs, décideurs, politiques, syndicalistes – et un boxeur – se sont réunis à Aix-en-Provence pour fêter le 25ème anniversaire des Rencontres Économiques, organisées par le Cercle des économistes. Depuis leur création, le monde n'a cessé de se complexifier, appelant à des réponses toujours plus fines et adaptées

Plus de problèmes, plus graves, plus d'intervenants qui veulent promouvoir leurs solutions, à moins que ce ne soit leurs intérêts.  De jeudi à samedi, il s'agissait de se réunir pour ‘'Affronter le choc des réalités'', la thématique 2025. Elles sont nombreuses, sinon désespérantes. On en vient à se demander si les économistes n'ont pas perdu la partie, faute de la comprendre. Il n'en est rien : ce qui sort de ces journées d'Aix, volontairement multiformes, c'est qu'une voie existe pour en sortir, principalement économique, mais pas exclusivement. C'est vers cette voie, à construire par chacun, qu'il faut se réunir. Comme disait le cher Descartes, il faut travailler ‘'en autant de parties qu'il sera requis pour le mieux résoudre'', le problème. Pour cela il faut commencer par analyser.

Commençons par les chocs que nous vivons

Désormais conjoints. Le premier est climatique : nous faisons face à un dérèglement qui affecte la planète et doit nous conduire à agir ensemble, faute de disparaître, ensemble. Le deuxième choc est démographique : partout ce sont moins d'enfants qui naissent, certes à des rythmes différents, donc c'est partout un monde qui vieillit, avec des migrations. Mais cette évolution permettra d'améliorer le sort de chacun, sachant qu'un troisième choc se profile. Ce choc est la révolution technologique, avec l'IA (Intelligence Artificielle) qui nous inquiète alors qu'elle nous sauve, si nous nous unissons. Le quatrième choc est géopolitique, les grandes puissances du moment, États-Unis encore, Chine de plus en plus, Europe nécessairement, sans compter les anciens Empires russe, ottoman ou perse, entre autres, qui veulent se reconstruire en profitant du chamboulement actuel. A nous de bien analyser les interdépendances de ces chocs pour trouver un plan qui permettra d'atténuer leurs effets, sans rêver à les supprimer. Il s'agit d'endiguer.

La croissance de l'activité

Est le point commun à toutes les solutions. C'est bien pourquoi la formation de tous est indispensable, dès le plus jeune âge pour se frotter au choc technologique que nous vivons. Il ne s'agit pas de coder mais d'entrer dans la logique même des modèles qui sont là pour simplifier la vie, qu'il s'agisse de robots, de régulateurs d'énergie ou d'inventeurs de molécules.

Pour ‘'Affronter le choc des réalités'', il faut ‘'affronter''

Pour cela, il faut se réarmer et sortir d'une naïveté qui nous allait bien : celle des ‘'dividendes de la paix'', où faire un moindre effort d'investissement militaire, de dépenses publiques, nous permettait une meilleure vie privée. Il faut accepter de voir plus loin, de planifier et de hiérarchiser. Bien sûr, ceci va accroître les tensions économiques et sociales entre ceux qui veulent faire prévaloir leurs besoins, conserver leurs avantages, et ceux qui entendent aller de l'avant. C'est cette planification qui alignera les nécessaires évolutions dans l'énergie, la production et la consommation.

On a compris des réunions d'Aix que l'offre sera décisive

Bien sûr rien ne sera facile : Il ne s'agit plus ‘'simplement'' d'une planification nationale, mais cette fois européenne, d'une vraie consolidation, tant les Empires veulent se construire ou se reconstruire sur nos décombres.

La politique monétaire

C'est dans ce contexte qu'à côté de l'offre, qui concerne la planification et le long terme, se place la demande, la politique monétaire. Les deux vont de conserve, l'un et l'autre travaillant aux anticipations. Pour la politique monétaire, il s'agit des fameux 2% d'inflation autrement dit, sans le dire, de productivité à soutenir, de salaires à intégrer dans un véritable Contrat Social.

Rien ne sera facile, mais perdant si l'on ne se prépare pas au combat

Retenons le message du boxeur qui a clôturé ces réunions : il disait que la salle de boxe était l'endroit le plus pacifique, parce qu'il était celui de la maîtrise de la force. Nous n'y sommes pas encore : ayons le courage de la force, autrement dit de la confiance entre nous.  L'économie nous guidera.

Jean-Paul Betbeze
Membre du Cercle des économistes

5 commentaires

  • 12:18

    je pense surtout que les économistes se la mettent en veilleuse. Leurs théories n'ont plus grand intérêt lorsque l'un d'entre ne pensait pas que la Chine s'en sortirait ainsi. Quelle honte de se défausser de la sorte. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs comme d'habitude....


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