
La Première ministre danoise Mette Frederiksen (à gauche) et le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, le 18 octobre 2019 à Bruxelles ( AFP / Kenzo TRIBOUILLARD )
Le Danemark prend la présidence de l'Union européenne mardi avec la sécurité du continent comme priorité, et en particulier la mise en oeuvre de l'accélération des hausses de dépenses récemment décidée au sein de l'Otan.
"Il est clairement défini que la sécurité est la priorité absolue", a déclaré la Première ministre Mette Frederiksen dans un entretien au quotidien danois Politiken publié dimanche.
"Nous avons maintenant un nouvel objectif pour l'Otan, qui a été adopté. Une fois que l'objectif de l'Otan est en place, l'essentiel relève de la politique de l'UE", a-t-elle ajouté.
Les membres de l'Alliance atlantique ont officialisé fin juin leur engagement d'investir 5% de leur produit intérieur brut (PIB) annuel en faveur de la sécurité à l'horizon 2035, dont au moins 3,5% pour leurs dépenses militaires. L'Espagne a cependant jugé cet objectif "déraisonnable" et demandé de la flexibilité.
Concrètement, le Danemark veut faire avancer le plan européen présenté en mars pour augmenter les capacités de défense des pays de l'UE, via des procédures facilitées et des prêts mis à la disposition des Etats pour financer les investissements de l'industrie de défense européenne.
La situation sécuritaire en Europe "est instable et, parce qu'elle est instable, elle est aussi dangereuse. Si l'on regarde l'histoire de l'Europe, on sait qu'un conflit a tendance à être contagieux. Il y a tellement de tensions aujourd'hui que cela peut en soi en générer d'autres", a souligné Mme Frederiksen.
Le Danemark est l'un des pays les plus en pointe dans le soutien européen à l'Ukraine. A la tête du gouvernement danois depuis 2019, Mme Frederiksen a largement augmenté les dépenses de défense du pays scandinave, à présent au dessus de 3% du PIB.
- Refroidi par Trump -
Copenhague, généralement perçu comme un fidèle allié des Etats-Unis, se rapproche notamment des positions françaises sur l'autonomie stratégique européenne.
Le pays nordique a été refroidi par la convoitise de Donald Trump pour le Groenland. Le président américain a affiché sa volonté d'acheter le territoire dès 2019 lors de son premier mandat et a menacé ces derniers mois d'utiliser la force pour s'en emparer.
Dans son programme pour une "Europe sûre", la présidence danoise place également la lutte contre l'immigration irrégulière comme priorité, promettant des "solutions nouvelles et innovantes".
Héraut d'une stricte politique migratoire ayant essaimé en Europe, le Danemark entend s'activer sur deux fronts: l'externalisation des demandes d'asile et la restriction de la portée des arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).
Le pays nordique s'est récemment associé à l'Italie et sept autres pays pour demander une réinterprétation de la Convention européenne des droits de l'Homme sur les migrations, arguant qu'elle protégeait parfois "les mauvaises personnes".
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