
( AFP / RALF HIRSCHBERGER )
L'industrie allemande, en proie à une crise profonde, a connu un rebond inattendu en mai, a annoncé lundi l'institut de statistiques Destatis, à quelques jours de la date-butoir fixée par Washington, qui menace de nouveaux droits de douane.
La production industrielle a augmenté de 1,2% sur un mois, après une baisse révisée à 1,6% le mois précédent, selon Destatis, tandis que les analystes interrogés par Facstet anticipaient au contraire un léger recul de 0,1 %.
Ce rebond s'explique par la forte croissance de la production d'énergie et par une hausse marquée dans l'industrie automobile allemande (+4,9%), un secteur pourtant malmené par la première salve de taxes douanières imposées par Donald Trump au printemps.
Sur un an, la production industrielle a augmenté de 1%, suggérant que l'industrie allemande amorce un rebond après avoir atteint un creux.
"La production industrielle semble poursuivre sa trajectoire ascendante depuis le début de l'année, après avoir subi un revers temporaire à la suite de l'annonce des droits de douane américains en avril", a commenté le ministère de l’Économie dans un communiqué séparé.
Toutefois, le contexte reste incertain à quelques jours de l'échéance fixée par Washington pour décider de nouvelles mesures tarifaires, alors que les États-Unis sont le principal partenaire commercial de la première économie européenne.
L'évolution de l'industrie sur le second semestre "reste très incertaine", et "dépendra largement de l'évolution de la situation commerciale et géopolitique", ajoute le communiqué.
Pour l'économiste Carsten Brzeski de la banque ING, le rebond en mai ne reflète pas uniquement des anticipations de commandes en prévision de droits de douane réciproques, mais témoignent aussi d'un "rebond cyclique", commente-t-il.
C'est "un signe encourageant de stabilisation pour la conjoncture industrielle" après un long tunnel de crise, note aussi Marc Schattenberg, économiste chez Deutsche bank.
La Banque fédérale d'Allemagne table depuis juin sur une quasi-stagnation en 2025 de l'ensemble de l'économie, mais son président Joachim Nagel a jugé lundi "une légère hausse annuelle possible" grâce à la croissance meilleure que prévu au premier trimestre (+0,4 %), dans un discours en Estonie.
Les économistes de Deutsche Bank tablent de leur côté sur un rebond du PIB de 0,5% cette année, avc une accélération à 2% en 2026, selon une note diffusée lundi.
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