
De la fumée s'élève après une frappe aérienne israélienne, près de la frontière entre Israël et Gaza
par Nidal al-Mughrabi et Maayan Lubell
Au moins 60 personnes ont été tuées par des tirs et des frappes israéliens lundi dans la bande de Gaza, dans l'une des pires offensives de Tsahal depuis des semaines selon les Palestiniens, alors que des responsables israéliens étaient attendus à la Maison blanche pour des discussions en vue d'un cessez-le-feu.
Un proche du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Ron Dermer, est attendu à Washington pour des discussions sur l'Iran et Gaza, selon un responsable israélien et une source proche du dossier.
Il devrait entamer des réunions avec des responsables de l'administration de Donald Trump mardi, a indiqué la source.
Le président américain presse de mettre fin à la guerre menée par Israël contre le Hamas mais à Gaza, les Palestiniens n'observent aucun répit dans les combats, qui durent depuis 20 mois.
"Les explosions n'ont jamais cessé ; ils ont bombardé des écoles et des maisons. On aurait dit des tremblements de terre", a déclaré Salah, 60 ans, père de cinq enfants et originaire de la ville de Gaza.
"Dans les journaux, nous entendons qu'un cessez-le-feu est proche, mais sur le terrain, nous voyons des morts et nous entendons des explosions."
Les chars israéliens ont pénétré dans le quartier Zeitoun, dans l'est de la ville de Gaza, et ont bombardé plusieurs zones dans le Nord tandis que des avions ont bombardé au moins quatre écoles après avoir ordonné à des centaines de familles qui s'y abritaient de partir, ont indiqué des habitants.
Au moins 58 personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes lundi, selon les autorités sanitaires, dont 10 à Zeitoun et au moins 13 au sud-ouest de la ville de Gaza. Les médecins ont déclaré que la majorité des 13 personnes avait été touchée par des tirs, mais des habitants ont également fait état d'une frappe aérienne.
Vingt-deux personnes, dont des femmes, des enfants et un journaliste local, ont été tuées lors d'une frappe sur un café en bord de mer dans la ville de Gaza, selon des médecins.
L'armée israélienne a déclaré avoir frappé des cibles du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, notamment des centres de commandement et de contrôle, après avoir dit prendre des mesures pour atténuer le risque de blesser des civils.
Israël n'a pas communiqué dans l'immédiat sur les victimes signalées.
Cette attaque israélienne fait suite à de nouveaux ordres d'évacuation dans de vastes zones du nord de la bande de Gaza. L'armée israélienne a ordonné à la population de se diriger vers le Sud, expliquant qu'elle prévoyait de combattre les militants du Hamas dans le nord de l'enclave.
PROCHAINES ÉTAPES
Parallèlement aux discussions sur un cessez-le-feu à Gaza, Ron Dermer prévoit également de discuter de la possible visite de Benjamin Netanyahu à la Maison blanche dans les semaines à venir, selon la source proche du dossier.
En Israël, le cabinet de sécurité de Benjamin Netanyahu devrait se réunir pour discuter des prochaines étapes à Gaza.
Vendredi dernier, le chef des forces armées israéliennes a déclaré que l'opération terrestre en cours était sur le point d'atteindre ses objectifs, et dimanche, Benjamin Netanyahu a précisé étudier de nouvelles options pour libérer les otages, dont 20 seraient encore en vie.
Des sources palestiniennes et égyptiennes au fait des efforts de cessez-le-feu ont déclaré que les médiateurs, le Qatar et l'Égypte, avaient intensifié leurs contacts avec les deux parties belligérantes. Aucune date n'a pour le moment encore été fixée pour une nouvelle série de pourparlers.
Un responsable du Hamas a déclaré que les progrès dépendaient d'un changement de position de la part d'Israël, qui devait accepter de mettre fin à la guerre et de se retirer de la bande de Gaza.
Pour Israël, la guerre ne peut prendre fin que si le Hamas est désarmé et démantelé, ce que le groupe palestinien refuse.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a déclaré qu'Israël avait accepté un cessez-le-feu de 60 jours et un accord sur les otages proposé par les États-Unis, et a indiqué que l'Etat hébreu ferait porter la responsabilité au Hamas si les négociations venaient à échouer.
"Israël est sérieux dans sa volonté de parvenir à un accord sur les otages et à un cessez-le-feu à Gaza", a déclaré Gideon Saar à la presse à Jérusalem.
La guerre dans la bande de Gaza a fait plus de 56.000 morts dans le camp palestinien selon les autorités gazaouies, et la quasi-totalité des 2,3 millions d'habitants de l'enclave ont été déplacés.
Le conflit a commencé après l'assaut du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, lors duquel 1.200 personnes, la plupart civiles, ont été tuées et 251 autres prises en otages.
(Rédigé par Nidal al-Mughrabi et Maayan Lubell ; version française Etienne Breban ; édité par Blandine Hénault)
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