Cet archipel, niché entre Madagascar et le continent africain, permet à la France de contrôler plus de la moitié de la surface du canal du Mozambique.

L'Ile de la Grande Glorieuse, dans l'archipel des Iles Eparses (illustration) ( POOL/AFP / JACQUES WITT )
La France a réaffirmé cette semaine sa souveraineté sur les îles Eparses durant une réunion de la commission mixte Madagascar-France à Paris, la première depuis novembre 2019, ont annoncé vendredi les ministères français et malgache des Affaires étrangères.
Madagascar revendique elle aussi la souveraineté sur cet archipel, haut lieu de biodiversité marine situé entre l'île-État et le continent africain et dont les terres émergées représentent environ 7 km2. La France maintient que sa souveraineté n'est pas contestable, les îles ayant été découvertes "terra nullius", c'est-à-dire inhabitées, selon une source diplomatique.
A l'issue de cette réunion d'environ 1h30 lundi, présidée par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot et son homologue malgache Rafaravavitafika Rasata, les deux pays ont pris acte de "l'existence d'un différend sur la question de la souveraineté" relative aux îles, d'après un communiqué conjoint publié vendredi, sans pour autant aboutir à des avancées notables au sujet de la gestion des îles.
Une demande d'indemnisation reçue avec "étonnement"
Cette session avait été annoncée en avril par le président français Emmanuel Macron, alors en visite à Antananarivo. Les chefs de la diplomatie ont toutefois affirmé une "volonté sincère" de coopérer sur certains points, en particulier sur les questions relatives à la biodiversité, à la recherche scientifique, l'économie bleue ou encore la sécurité maritime. De son côté, Madagascar a exigé une indemnisation pour les dommages engendrés par la souveraineté française. Une demande reçue avec étonnement, selon une source diplomatique française, qui ne fait pas l'objet d'une mention dans le communiqué conjoint.
La délégation malgache a également réclamé la fin de "toute action unilatérale" française dans les îles, et la mise en place "d'un cadre de partenariat respectueux" sur les îles, notamment via l'accès "sans restriction" des pêcheurs malgaches aux eaux environnantes et l'inclusion des chercheurs locaux aux projets scientifiques, précise en revanche le texte. Une troisième réunion devrait avoir lieu, normalement à Madagascar selon la règle d'alternance, à une date qui n'a pas encore été fixée.
Avec ses multiples îles et îlots à travers les océans, la France possède le deuxième espace maritime du monde (10 millions de km2), dont 27% dans cette partie du globe. Grâce aux îles Éparses (Tromelin, Glorieuses, Juan de Nova, Europa, et Bassas da India), des "confettis" quasi inhabités - sans compter Mayotte au nord -, elle contrôle plus de la moitié de la surface du canal du Mozambique, redevenu un carrefour stratégique du transport maritime international.
12 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer