Trump a fait pression sur des dirigeants africains pour qu'ils accueillent des migrants expulsés-sources
information fournie par Reuters 10/07/2025 à 14:56

L'administration du président américain Donald Trump a fait pression cette semaine sur cinq présidents africains pour qu'ils accueillent des migrants expulsés des États-Unis, ont déclaré jeudi à Reuters deux responsables au fait des discussions.

Le plan a été présenté aux présidents du Liberia, du Sénégal, de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie et du Gabon lors de leur visite à la Maison blanche mercredi, selon un responsable américain et un responsable libérien qui ont tous deux demandé à ne pas être nommés.

La Maison blanche et les porte-paroles officiels des cinq pays concernés n'ont pas répondu aux demandes de commentaires.

Il n'a pas été possible dans l'immédiat de savoir si l'un des pays avait accepté le plan.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump fait pression pour accélérer les expulsions d'immigrants en situation irrégulière, notamment en les envoyant dans des pays tiers lorsqu'il n'est pas possible de les rapatrier dans leur pays d'origine.

Samedi, huit ressortissants - originaires de Cuba, du Laos, du Mexique, de Birmanie, du Soudan et du Vietnam, selon leurs avocats - sont arrivés à Djouba, la capitale du Soudan du Sud, après avoir perdu une bataille juridique visant à stopper leur transfert.

La réunion de mercredi à la Maison blanche était organisée en partie pour parler du plan américain d'expulsion, a indiqué le responsable américain.

Selon lui, le gouvernement libérien "se prépare à accueillir" un effort pour loger les migrants dans sa capitale, Monrovia.

Le responsable libérien a quant à lui confirmé que le plan d'expulsion était un point central de la réunion de mercredi, mais n'a pas précisé si le président libérien Joseph Boakai avait donné son accord.

Le Wall Street Journal a rapporté mercredi qu'un document interne du département d'État envoyé aux gouvernements africains avant la réunion les invitait à accepter le "transfert digne, sûr et rapide depuis les États-Unis" des ressortissants de pays tiers.

Selon le plan proposé, les gouvernements accepteraient de ne pas renvoyer les migrants "dans leur pays d'origine ou dans leur ancien pays de résidence habituelle jusqu'à ce qu'une décision finale ait été prise" sur leurs demandes d'asile aux États-Unis.

Reuters n'a pas pu consulter ce document et n'a pas pu en confirmer le contenu.

(Reportage Alphonso Toweh et Robbie Corey-Boulet à Dakar ; version française Etienne Breban ; édité par Augustin Turpin)