Les Etats-Unis frappés par leur première vague de chaleur "extrême" de l'année information fournie par AFP 24/06/2025 à 01:24
Une vague de chaleur "extrêmement dangereuse" s'abat lundi sur 160 millions d'habitants du Midwest et de l'Est des Etats-Unis, le mercure flirtant près des 40 degrés Celsius à New York, poussant les habitants à se réfugier dans des "îlots de rafraîchissement".
Le premier épisode important de forte chaleur cette année aux Etats-Unis a commencé ce week-end pour atteindre un pic lundi dans les grandes agglomérations de Washington, Baltimore, Philadelphie et New York.
"Cette chaleur extrême ne sera pas seulement inconfortable et oppressante pour les New-Yorkais. Elle sera brutale et dangereuse si vous ne prenez pas les mesures nécessaires", a prévenu le maire de New York, Eric Adams, précisant que "chaque année plus de 500 personnes meurent de chaleur" dans la métropole de plus de 8 millions d'habitants.
Les autorités locales ont demandé à la population âgée ou vulnérable, en raison de troubles respiratoires ou par manque d'accès à de la climatisation, de s'hydrater ou de se diriger vers les "cooling centers", îlots de rafraîchissement, comme des bibliothèques alors qu'une chaleur étouffante et collante enveloppait la ville lundi.
"Beaucoup (d'habitants) vivent dans des chambres louées. Quand il y a une vague de chaleur, personne ne veut faire la cuisine dans un espace partagé, il va faire trop chaud", explique Stephany Cruz, coordinatrice dans un centre pour personnes âgées dans le quartier de Washington Heights. Pendant la canicule, le centre est ouvert de 7 heures à 19 heures et peut accueillir jusqu'à 150 personnes par jour. La plupart d'entre elles sont des femmes.
- "Endurer" -
Parmi les habitués, Marcia Diaz, une Dominicaine de 65 ans, vit avec sa fille et ses trois petits-enfants et n'a qu'un seul climatiseur chez elle. "Nous laissons la porte ouverte (...) pour que l'appartement se rafraîchisse", explique cette retraitée qui souffre d'asthme et d'hypertension. Elle paie habituellement 270 dollars par mois pour l'électricité et craint de voir la facture encore grimper cet été.
L'intensité et la durée de cette vague de chaleur la rend "extrêmement dangereuse pour n'importe qui sans rafraîchissement ou hydratation", martèlent les services météorologiques américains (NWS), précisant que 160 millions d'habitants sont établis dans des secteurs du pays touchés par cette vague de chaleur extrême lundi.
"Il faut endurer, sinon comment allons-nous survivre ?" s'exclame Manuel, un ouvrier équatorien qui répare la façade d'un immeuble à Harlem. "Parfois, on s'arrête parce que c'est dangereux. On n'a pas tous la même énergie, mais il faut endurer", confie-t-il à l'AFP.
"Une intense crête barométrique, stationnée sur la moitié est du pays, continuera de générer une vague de chaleur extrêmement dangereuse cette semaine. Les effets du risque de chaleur extrême s'étendront du Midwest au centre de l'Atlantique aujourd'hui. Ce niveau de risque de chaleur est connu pour être rare (...) avec peu ou pas de répit pendant la nuit", prévient le NWS.
A New York, cette vague de chaleur survient alors que les électeurs du Parti démocrate sont appelés mardi à choisir leur candidat à l'élection municipale dans une primaire qui s'annonce disputée, selon les sondages, entre le ténor centriste Andrew Cuomo et l'étoile montante de la gauche Zohran Mamdani.
"Votez le jour de l'élection, même s'il fait 100 degrés (Fahrenheit, unité de mesure utilisée aux Etats-Unis)", soit plus de 37 degrés Celsius, a lancé devant la presse au cours du weekend M. Cuomo, ancien gouverneur de l'Etat de New York.
Dans la capitale, Washington, la mairie a rappelé aux habitants que de nombreux lieux climatisés leur sont ouverts pour se rafraîchir.
Selon les scientifiques, les canicules à répétition sont un marqueur sans équivoque du réchauffement de la planète et ces vagues de chaleur sont appelées à encore se multiplier, s'allonger et s'intensifier.
L'année 2024 fut l'année la plus chaude jamais enregistrée aux Etats-Unis (hors Alaska et Hawaï) comme dans le monde entier. 2024 fut aussi la première année à dépasser la limite de 1,5°C de réchauffement fixée par l'accord de Paris sur le climat, selon l'Organisation météorologique mondiale, une agence de l'ONU.